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Une nouvelle vie aux petits soins des morts.

Ancien moniteur sportif et agent immobilier, Clément Belouin est désormais à la tête de Maritime sépultures, une société spécialisée dans l’entretien des pierres tombales intervenant sur l’ensemble de la Charente-Maritime.

Ancien moniteur de pilotage automobile, Clément Belouin maîtrise l’art du virage à 180 degrés.
Déjà reconverti une première fois dans le secteur de l’immobilier, ce natif de la cité angérienne a exercé durant deux ans dans une agence immobilière puis deux ans à son compte sur le secteur de Saint-Jean-d’Angély.
En 2019, il décide d’entreprendre avec sa compagne un voyage humanitaire en Amérique du Sud. Leur périple, commencé en Bolivie, les a amenés à traverser le Pérou, l’Équateur, la Colombie et le Mexique. Malheureusement pour eux, la crise du Covid est venue écourter le voyage. « Nous devions visiter le Canada, où l’on venait d’arriver, mais nous avons finalement été rapatriés. Une fois rentrés en France, nous n’avions pas de travail ni l’un ni l’autre », explique Clément Belouin. Peu de temps après, sa compagne retrouve finalement un emploi dans l’immobilier du côté de La Palmyre et le couple décide de s’installer au Gua, où il réside encore aujourd’hui.

Un concept rare en France.

En parallèle, les parents de Clément Belouin et l’une de ses grands-mères, qui habitait à La Vergne, décident de quitter les Vals de Saintonge pour s’installer en Dordogne. Une question se pose alors : qui va se charger d’entretenir la tombe de son défunt mari ? « En France, les pompes funèbres ne font pas de nettoyage mais je savais que cette activité commençait à se développer du côté des États-Unis. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me lancer », raconte l’entrepreneur, qui avait aussi eu l’occasion de voir, lors de son voyage, des pays où le rapport à la mort est totalement différent. « Sur place, je ne me suis pas posé la question mais indirectement, ça a dû me marquer. Par exemple, le cimetière de Sucre, en Bolivie, est un immense parc où les gens viennent passer du temps. Ça bouge, c’est un vrai lieu de vie », assure-t-il.
Après avoir suivi une formation, cet Angérien d’origine lance, le 30 juin 2022, Maritime Sépulture, une société spécialisée dans l’entretien des pierres tombales, intervenant sur l’ensemble de la Charente-Maritime et dans quelques départements alentour.

Redorure et regravure, les principales demandes.

Initialement prévue pour effectuer du nettoyage, à la demande de personnes trop âgées pour se déplacer ou vivant trop éloignées du cimetière pour s’y rendre régulièrement, Clément Belouin s’est vite aperçu que l’essentiel de son activité allait être différent de ce qu’il avait imaginé. « Je fais bien du nettoyage mais cela demande beaucoup de temps et rapporte peu. En revanche, ce qui fonctionne très bien, c’est la redorure et la regravure car avec le temps, les inscriptions sur les pierres tombales finissent par s’effacer », explique t-il. Un travail très minutieux pour lequel il s’est formé seul, en bon autodidacte. « J’avais déjà de l’expérience en maçonnerie car j’ai déjà rénové deux maisons. Pour la redorure, j’ai acheté plein de marbre et je me suis entraîné. J’utilise de la feuille d’or battue en Italie car la qualité est supérieure », précise Clément Belouin, désormais sollicité par les mairies et les entreprises de pompes funèbres pour effectuer ce type d’opérations sur les monuments aux morts.
De quoi lui permettre d’avoir une activité continue et de vivre pleinement de sa société. « J’ai mis sept mois avant de me dégager un salaire car j’ai beaucoup investi dans la publicité. Aujourd’hui, j’ai une quinzaine d’interventions par semaine et j’ai signé 200 devis depuis le mois de juillet », affirme l’entrepreneur, qui songe à prendre un apprenti pour l’épauler. Un succès dont il est d’autant plus fier grâce à la reconnaissance que lui manifeste ses clients. « Depuis mes débuts, j’ai reçu une trentaine de petits courriers de remerciements. Quelqu’un m’a même dit un jour qu’il avait honte d’aller au cimetière car la tombe de son proche n’était pas entretenue et que mon intervention lui avait permis d’y retourner. » D’ailleurs, le fondateur de Maritime sépulture est régulièrement abordé par les visiteurs des cimetières où il travaille. « Au départ, je pensais être seul toute la journée mais au final, ça n’est pas du tout le cas », assure celui qui s’attend à être particulièrement sollicité dans les années à venir en raison de l’évolution du règlement sur le renouvellement des concessions. « Avant, les mairies laissaient trois ans pour mettre en conformité une tombe en mauvais état. Mais désormais, comme on manque de place dans les cimetières, les personnes ne disposent plus que d’un an. Dans ce genre de situation, je peux intervenir rapidement », conclut Clément Belouin.

■ Contact : 06 41 06 85 79 - maritime.sepulture@gmail.com